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1610 - 1673 : Guillaume ARMUET
Nous avons vu que c'était l'un des plus jeunes enfants de Louis et il ne figure pas comme héritier universel au testament de son père en 1610, où il n'a que 12 ans. Il est héritier particulier, comme ses frères Louis (le bègue) et Balthazard, celui qui a disparu.

Après la mort de Charles, on ne voit Guillaume apparaître dans les textes qu'en 1621, où par une ordonnance de Lesdiguières, il lui est commandé de mettre sur pied une compagnie de Carabins (chevaux légers). Il doit donc avoir fini ses études, tant civiles que militaires.
C'est pendant ses études à Tournon, que Guillaume avait rédigé un ouvrage, cité par M. Hamon dans sa Nouvelle Biographie du Dauphiné, inachevée, où il écrit : « Il fit ses études au collège des Jésuites de Tournon… il est l'auteur de Epitaphium cordi regis en 1610 » qui relate le discours du cardinal de Tournon sur les somptueuses funérailles de Henri le grand, roi de France .
 
Par son mariage le 10 juin 1623 , il entre dans une grande famille du nord Dauphiné, les de Loras-Montplaisant, dont la maison forte a toujours allure de forteresse. Il épouse au château de Chamagnieu, Anne de Loras, fille d'Abel et de Marguerite du Pré dame de Chamagnieu et du Saix, dont la dot se monte à 24.600 livres. Ce mariage est fait en présence de nombreux parents de Guillaume : Balthazard de Longecombe de Peysieu, Louis et Gaspard de Briançon, Jean François Pascal du Colombier etc.
Le premier enfant de Guillaume naît en 1624, il est prénommé Abel, le parrain étant Abel, Mr. de Monplaisant le grand-père maternel et la marraine Françoise de St.Marcel d'Avançon la grand-mère paternelle, et c'est l'oncle paternel François, doyen de la cathédrale, qui porte l'enfant sur les fonts baptismaux. Il est parrain en 1629 et en 1641 . Est-ce lui cité en 1668 ?
 
En 1625, c'est une cousine de Guillaume qui se marie : Alix de Briançon, fille de Françoise Armuet épouse Charles du Mottet seigneur d'Oulles.
L'événement de 1626 est le décès de Lesdiguières, et Guillaume fera partie du cortège funéraire qui parcourra Grenoble. Dans les gentilshommes qui précédaient le corps, Guillaume portait, seul, le manteau de l'ordre du Saint Esprit du Duc et Connétable.
L'année 1628 voit naître Marguerite Armuet, dont François le doyen est parrain et qui sera la dernière portant le nom d'Armuet.
Au fil du temps des problèmes apparaissent, en 1626 où Charles d'Agoult qui a épousé la veuve de Charles Armuet, fait saisir des biens aux Armuet, pour paiement de la dot sans doute. Comme aussi en 1643 avec le moulin de Bonrepos à La Mure, pris en gage avec la mise en possession à Me Claude Gueyraud qui en est faite le 8 mai 1643. Plus tard ce sera le mari de Marguerite qui règlera le problème pour son beau-père.
 
Guillaume devait être un redoutable bretteur, car le 9 juin 1643, messieurs de Saint André (les chanoines du chapitre) à qui Guillaume Armuet devait des rentes, font une requête au parlement, car, disent-ils « les sergents et autres officiers n'ozent entreprendre d'aller chez lui, sauf accompagnés de grand nombre de personnes » Peut-être les recevait-il la rapière à la main ! En 1649 c’est la même constatation lors d’une requête de Noël Maqueret au sujet de la béalière des moulins de La Mure, disant qu’il faut : "…faire donner assignation en la personne d'Antoine Armand son procureur en lui donnant temps suffisant pour en avertir le Sr. de Bonrepos vu même qu'il ne se trouve aucun officier qui lui en veuille donner aucune copie..."
 
Dans un état des actes de Me Peillaud, procureur, celui-ci, qui avait travaillé pour la maison de Bon Repos note que « Guillaume Armuet pria Mr.Peillaud de lui rendre service dans ses affaires, disant que ses plus proches travaillaient à le déposséder de ses biens. » Il est bien difficile d'en savoir plus.
 
Vers 1673 Guillaume est très affaibli, et dans une requête il déclare qu'il « ne peut se transporter à Grenoble… et ne peut signer à cause de sa vue et de sa faiblesse ». Il décède en novembre 1673, enterré dans sa chapelle de l'église St.Etienne de Jarrie. Il a souvent été présent à des cérémonies religieuses à Jarrie, par exemple au baptême d'Anne Mistral dont il est parrain, dans sa chapelle de Bon Repos (R.P.de Jarrie).
Les Armuet avaient une maison à Grenoble, derrière l'église St.André, rue du Presbytère, que Guillaume fait réparer en 1642 et reconstruire en 1645 et une autre (?) au pied du pont donc plus près de l'Isère, où des travaux sont faits en 1607/1608 : « au canal de l'eguier soubsterrein du pied du pont, qui passe sous les maisons des sieurs de Bonrepos et de St.André" et "Pour avoir recouvert ledit canal dans la boutique du dict sieur de Bon repos dans laquelle demeure son fourbisseur et (pour) y avoir mis des aix de bois… pour avoir recouvert le dit canal dans le cellier de mon dit sieur de Bonrepos tenu par un nommé Roubinet…  » C'est sans doute la maison que Claude de Jouffrey cèdera à l'évêque en 1675.